CENIT portavoz de la regional exterior de la cnt-ait

"SI CADA REFUGIADO ESPAÑOL NARRASE SIMPLEMENTE LO QUE HA VIVIDO, SE LEVANTARÍA EL MÁS EXTRAORDINARIO Y CONMOVEDOR DE LOS MONUMENTOS HUMANOS" FEDERICA MONTSENY, 1978

05 abril, 2006

¡SU DEMOCRACIA NO ES LA NUESTRA!


Voilà plusieurs semaines que nous avons engagé la lutte pour le retrait de la loi sur l'égalité des chances (CPE, apprentissage à 14 ans, travail de nuit dès 15 ans,...) et du CNE . Les provocations du pouvoir, qui choisit l'épreuve de force en promulguant la loi tout en tentant de noyer le poisson, témoignent bien d'une chose : leur démocratie n'est pas la nôtre.

Leur démocratie c'est « cause toujours »


Si la dictature c'est « ferme ta gueule », la parodie de démocratie dans laquelle nous vivons, c'est « cause toujours ».
3 millions de personnes dans la rue, une grande majorité de la population qui exige le retrait du CPE et du CNE, et l'attitude du pouvoir reste la même : on cogne, on désinforme, et on passe en force.
Pourquoi ? Tout simplement
parce que contrairement à ce qu'on nous bassine depuis des années, l'Etat n'a jamais eu pour fonction de défendre l'intérêt général. Il est le bras armé défendant les privilège d'une minorité, sous le vernis démocratique, en essayant
de nous convaincre que les intérêts de cette minorité de patrons, d'actionnaires et de politiciens sont les nôtres. Pour y arriver, le pouvoir utilise des puissants relais : matraquage médiatique, rabâchages« civiques ». On tente de nous
faire croire que l'Etat est le garant de la démocratie, alors que, au contraire, il est l'ennemi mortel de la démocratie réelle, celle qui s'exprime dans la rue, dans les entreprises et les quartiers.

Du discours à la réalité


L'Etat, c'est le pouvoir d'une minorité sur le peuple, le bras armé des actionnaires et des patrons ! La démocratie, au contraire, c'est le pouvoir du peuple. C'est à dire la capacité collective à gérer et organiser la société. Celles et ceux
qui veulent présenter l'Etat comme un instrument neutre passent à côté de cette réalité fondamentale : tant qu'il existera des dominant-e-s et des dominé-e-s, il n'y aura pas de démocratie réelle, mais juste une minorité de politicien-ne-s qui s'arrogent le droit de parler au nom des autres. Tant que la « démocratie » consistera a faire un
chèque en blanc tous les 5 ans, elle ne sera qu'un beau slogan sans réalité. Tant que la « démocratie » consistera à ce qu'une minorité gère les modalités de l'exploitation de la majorité; du vol des richesses que nous produisons par les actionnaires et les patrons, le « pouvoir du peuple » restera une illusion tragique sans réalité.

Notre démocratie : la démocratie directe et fédéraliste

A l'opposé de cette conception, la démocratie directe fédéraliste, repose sur quelques principes fondamentaux :
- l'élaboration collective des décisions, à la base, dans les assemblées de quartiers et de lieu de travail ou d'étude,
par les travailleuses, les travailleurs et les usager-e-s.
- le mandatement, le contrôle et la révocabilité des mandats, ainsi que leur rotation : plutôt que des élus qui décident à notre place, la décision est prise dans les assemblées de base, portée par des mandatés, sous le contrôle permanent de ces assemblées qui peuvent les révoquer s'ils outrepassent leurs mandats.
- la libre association. La propriété collective des moyens de production et d'échange, pour remettre l'économie au service de toutes et tous avec pour seul objectif la satisfaction des besoins et non le profit, car l'égalité et la démocratie réelles, loin de l'illusion actuelle, ne sont pas compatibles avec l'existence de classes sociales, et la
domination d'une minorité de profiteurs sur la majorité.

Comment y arriver ?

Comment se débarrasser de l'Etat, des politicien-ne-s, des actionnaires et des patron-ne-s ? Ce sont nos luttes qui portent en germe cette démocratie réelle. Chaque fois que nous gagnons, en reprenant un peu de ce que l'on nous vole quotidiennement, nous reprenons un peu le contrôle sur nos vie. Quand nous nous organisons démocratiquement dans les luttes, en assemblées de grèves, avec mandaté-e-s révocables, nous expérimentons une autre manière de décider, sans dirigé-e-s ni dirigeant-e-s, nous voyons bien que cela est possible, comme l'ont vu les argentin-e-s qui se sont organisé en assemblées de quartiers et qui ont expropriés les patrons dans plusieurs dizaines d'usines, en 2001. Si nous cessons de croire aux politicien-ne-s, aux hommes ou femmes providentiel-le-s, et à un changement par les urnes qui ne pourra être rien d'autre qu'un changement de dirigeant-e-s et de mode de domination, une mascarade pseudo-démocratique, si nous prenons conscience de notre force, nous pouvons, par les luttes, de rupture en rupture, changer radicalement la société, pour instaurer la seule démocratie qui puisse avoir sens : celle où nous avons notre mot à dire, celle qui organise notre bien être plutôt que notre exploitation.

Groupe de Seine Saint Denis
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