CENIT portavoz de la regional exterior de la cnt-ait

"SI CADA REFUGIADO ESPAÑOL NARRASE SIMPLEMENTE LO QUE HA VIVIDO, SE LEVANTARÍA EL MÁS EXTRAORDINARIO Y CONMOVEDOR DE LOS MONUMENTOS HUMANOS" FEDERICA MONTSENY, 1978

23 enero, 2006

Toulouse, terreau fertile pour graines d'ananars

Toulouse a toujours entretenu un lien fraternel avec le mouvement anarchiste. Et pas seulement celui des anarchistes espagnols. Car c'est à Toulouse, par exemple, que le congrès constitutif d'une nouvelle organisation, la « Fédération anarchiste française » a eu lieu, les 15 et 16 août 1936. C'est ici aussi que bien plus tôt, en 1897, un autre congrès anar fut résumé par le journal d'Émile Pouget, « Le Père Peinard », en ces termes : « C'est surtout quand le boycottage et le sabordage sont venus sur le tapis que l'entente s'est faite franchement et carrément. Au lieu de perdre son temps et ses forces à nous foutre en bisbille, on foncerait tous en chœur contre les capitalos et les gouvernants. Et, nom de dieu, ça ne traînerait pas ! »
C'est que, voyez-vous, les mouvements anarchistes ont dans le sang cette soif de liberté qui les pousse à se défédérer aussi vite qu'ils se fédèrent. Une tradition perpétuée par la Coordination des groupes anarchistes (CGA), une « jeune » organisation née en 2002 lorsque des militants quittent la Fédération anarchiste.
Certes, TOULOUSE ne compte encore les membres de la CGA que sur les doigts et orteils d'un trotskiste cul-de-jatte, n'empêche : la coordination est également forte de libertaires et de collectifs. Et elle organise à la fin du mois son deuxième Congrès national (lire en encadré), ce qui n'est pas rien.PÉNÉTRATION ANAR
Mais par-delà ce rendez-vous formel, Jean-Marc Thouéry rappelle les grandes lignes du combat anar : «On a perdu un siècle à cause de l'étatisme. Nous portons un regard critique sur l'action de la gauche depuis un siècle. La gauche parlementaire prétendant gérer le capitalisme à visage humain a échoué. Si réagir c'est voter Jospin parce qu'on a peur de Le Pen… »
Non ! Le mouvement anarchiste, pour polymorphe qu'il soit, se réfère toujours à l'une de ses icônes, Bakounine, pour qui l'organisation de la société passe impérativement par l'égalité économique et sociale, martèle Jean-Marc Thouéry.
Toulouse et la France sont-elles prêtes pour la grève générale, celle qui par la destruction du système électoral prônée par le mouvement anarchiste annonce une refondation sociale égalitaire et libertaire ? Jean-Marc Thouéry se dit patient : « La grève générale aura lieu quand les gens en sentiront la nécessité. Mais personne n'est dupe sur l'inutilité du vote et de l'électoralisme ; nous sommes et restons d'abord pour l'autogestion », lance-t-il en signe que la pensée anar pénètre plus profondément qu'on ne le pense une société française percluse des coups incessants portés par un État omni(im)potent et sa cohorte de lois sécuritaires, de mesures qui précarisent toujours plus, dans un monde où il est urgent de dire stop au racisme, au fascisme, au sexisme, et au capitalisme. Drapeau noir, bordel !

Jean-Louis Dubois-Chabert

Deux jours de congrès national

Après Perpignan en 2004, le 2e Congrès de la Coordination des groupes anarchistes (e-mail :
antich@wanadoo.fr) se déroulera à Toulouse, les 28 et 29 janvier prochain, salle Condorcet de la FOL, 31, rue des Amidonniers. L'occasion de se compter, mais aussi de débattre de la situation politique et sociale en général. A noter que le dimanche matin sera consacré aux perspectives politiques, aux campagnes et motions de la CGA, ainsi que des questions ayant trait aux problèmes de l'environnement et à ceux liés au système de domination masculine.

extrait de:
La Dépêche du Midi (20/01/2006)