CENIT portavoz de la regional exterior de la cnt-ait

"SI CADA REFUGIADO ESPAÑOL NARRASE SIMPLEMENTE LO QUE HA VIVIDO, SE LEVANTARÍA EL MÁS EXTRAORDINARIO Y CONMOVEDOR DE LOS MONUMENTOS HUMANOS" FEDERICA MONTSENY, 1978

10 noviembre, 2006

LE PEUPLE MEXICAIN EST PRET POUR LE COMMUNISME

Les habitants de Morelos, comme ceux de Puebla, de Michoacan, Durango,Jalisco, Yucatan, et des autres états, dans lesquels de vastes étendues deterrains ont été occupées par des masses prolétaires qui se sont voués aleur culture démontrent au monde entier, avec des faits, que l’on n’a nulbesoin de savants pour résoudre le problème de la faim.Pour arriver au résultat de la prise de possession de la terre et desinstruments de travail au Mexique on n’a pas eu besoin de leaders,"d’amis" des travailleurs, ni de décrets paternalistes, ni de loissavantes, non rien de tout cela . C’est l’action qui a tout fait et quicontinue de tout faire. Le Mexique marche vers le communisme plus viteencore que nous l’espérions, nous les plus exaltés des révolutionnaires,et le gouvernement et la bourgeoisie ne savent plus quoi faire en face defaits qu’ils pensaient irréalisables .Il n’y a pas trois mois que Juan Sarabia dans une lettre ouverte, longueet fastidieuse, qui m’était destinée et que presque toute la pressebourgeoise de Mexico a publié, me disait que le prolétariat ne comprenaitrien a notre propagande et qu’il était satisfait avec la grande conquêtede la révolte Maderiste : Le bulletin électoral. Les faits lui démontrentque nous les libéraux ne sommes pas des utopistes et que notre action etnotre propagande répondent aux nécessitées et a l’opinion de la classepauvre du Mexique. Le peuple mexicain tient en une horreur instinctivel’autorité et la bourgeoisie. Tout visiteur du Mexique a pu approchercette réalité, il n’y a pas d’individu plus cordialement haï que legendarme. Les seul mot de gouvernement rempli d’inquiétude les humbles. Lesoldat, en d’autres pays applaudi et admiré, est ici vu avec mépris. Toutepersonne qui ne gagne pas sa vie avec ses mains y est odieuse.Tout ceci est plus que suffisant pour une révolution sociale de caractéreéconomique et anti-autoritaire. Mieux. Au Mexique vivent plusieursmillions d’indiens qui, il y a 20 ou 25 ans vivaient encore encommunautés, lesquelles possédaient en commun la terre, les eaux et lesforêts.L’APPUI MUTUEL était la règle dans ces communautés, dans lesquellesl’autorité était perçue seulement quand l’agent du fisc faisait sonapparition ou bien quand les rurales venaient chercher des mâles pourrenforcer l’armée. Dans ces communautés il n’y avait ni juges, ni maires,ni matons, ni aucune sorte de ces parasites. Tous avaient droit a laterre, a l’eau pour l’arroser, a la forêt pour le bois de chauffe et deconstruction. Les charrues aussi bien que les boeufs étaient au service detous. Chaque famille cultivait le lopin de terre qu’elle jugeaitsuffisante pour vivre, la récolte se faisait en commun, en réunissanttoute la communauté, aujourdhui pour Pierre, demain celle de Jean, etainsi de suite, tous les membres de la communauté participaient a latâche.Ces simples habitudes ont duré jusqu’a ce que, l’autorité, se sentantassez forte dans la pacification totale du pays, put garantir a labourgeoisie la prospérité des affaires. Les généraux des révoltespolitiques reçurent des vastes étendues de terres, les hacendadosagrandirent leur territoire, les plus vils politiciens obtenaient desterres immenses comme salaires, les aventuriers et les étrangers obtinrentdes concessions, de terres, de forêts, de rivières, (laissant nos frèresindiens sans un pouce de terre, sans droits sur les forêts, ni sur lamoindre branche d’arbre, dans la misère la plus abjecte, dépouillés detout ce qui avant était a eux) Quant aux métis qui constituent la majoritédes habitants de la république mexicaine, à l’exception des habitants desgrandes villes, ils avaient également des terres communales, bois etrivières, comme la population indigène. L’appui mutuel était également derègle, les choses se fabriquaient en commun , l’argent n’était pasnécessaire, parce que on pratiquait le troc . Mais il y a eu la paix,l’autorité en ressortit renforcée, et les bandits de la politique et de lafinance volèrent éhontement les terres, les bois, tout. Il n’y a pasquatre ans on pouvait encore lire dans la presse d’opposition que lenord-américain X ou l’allemand Y ou l’espagnol Z avaient enfermé unepopulation entière dans les limites de "sa" propriété avec l’aide del’autorité.On voit, donc que le peuple mexicain est apte au communisme parce que ill’a pratiqué , au moins en partie, durant des siècles, et cela expliqueque bien que analphabète en majorité il comprenne que aux FARCESELECTORALES POUR ELIRE DES BOURREAUX il est préférable de s’emparer de laterre , et c’est ce qu’il fait au grand scandale des voyous de labourgeoisie.Maintenant il ne manque plus que l’ouvrier s’empare de l’usine, del’atelier, de la mine, des la sidérurgie, du chemin de fer, du bateau, detout en un mot. QU’ IL N Y AIT PLUS DE MAITRE D’AUCUNE CLASSE et alorscela sera la fin de ce mouvement.Adelante Camaradas !RICARDO FLORES MAGON Regeneracion 02 septembre 1911PRESENCE DU MAGONISMECe texte est issu d’une collection de brochures portant sur les écrits deRicardo Flores Magon. Cette collection a été édité et diffusé a Oaxaca pardes habitants eux mêmes, en dehors de toute organisation, ce depuis 1992,en 1998 la CNT-AIT de Midi Pyrénée a aidé financièrement a leur diffusionsur place. Cette année là par exemple 2000 de ces brochures ont étévendues sur la ville de Oaxaca. (qui est une ville de un milliond’habitants) Ce succès n’est pas un hasard, Ricardo est natif de l’état deOaxaca et les habitants de cet Etat sont fiers encore aujourd’hui de latrajectoire politique des frères Enrique et Ricardo Flores Magon. Leurpère était un indien zapothéque, et d’après le biographe local de Ricardoce sont les récits paternels concernant le mode de vie des indiens qui ontconduit les Magon a l’anarchisme. Ils restérent jusqu’au bout fidèles aleurs idéaux. Les chefs d’état mexicains, Diaz d’abord, Madero ensuite,tentèrent des les acheter, en leur promettant des places et des rentes. Sileur troisième frère, Jesus , accepta un poste de secrétaire d’état sousMadero, il en fût différemment pour Ricardo et Enrique. Ricardo périraassassiné en 1922 dans une prison des USA. Dans un pays qui connaît tantet tant de villenies et de trahisons politiciennes ces nobles destinsattirent les sympathies.D’autant que les magonistes regroupés autour de Ricardo et Enrique furentles précurseurs de la révolution mexicaine. Cette révolution est lapremière du XX siècle naissant, elle contient déjà les enseignements de1917 et 1936. Deux conceptions s’affrontent entre ceux qui se contententdes réformes parlementaires, comme le bulletin de vote ou la république,et, ceux, qui veulent Tout. Les magonistes en 1910, précédent Makhno etles collectivées de la révolution espagnole, et lancent le mot d’ordre"Terre et liberté ! ". C’est en deux mots le programme du communismelibertaire. La terre comme l’usine sont a tous et l’autorité d’où qu’ellevienne n’est que parasitisme. Mais le XX siècle n’a fait que creuser destombeaux en faisant des révolutions a moitié. Jesus Magon, J Sarabia etd’autres s’arrêteront en chemin, a l’étape des honneurs et des prébendes,celle qui nous mène a l’époque actuelle : Celle du PRI, le Parti de laRévolution Institutionnalisé la Parti qui en fait règne au Mexique.Et nous voici donc a Oaxaca en 2006, depuis des mois la population tientcette ville et les parasites (flics et matons, gouverneur etbureaucrates....) ont du fuir. Une Asamblea Popular de los Pueblos deOaxaca , APPO, semble incarner l’insurrection. Oaxaca ce n’est pas lesbalkans infectés de nationalisme, et que l’on dise pueblos ou poblaciones,cela peut aussi bien signifier, peuples, que villages ou populations. Enréalité il faut chercher la signification de ces termes dans la culture dela région. Derrière los pueblos de Oaxaca il y a l’âme des communautésindiennes si chére a Ricardo, mais d’ailleurs cette âme ne s’est elle pasrematérialisé ? Car l’état fédéral depuis qu’il existe n’est jamaisintervenu que pour massacrer et réprimer les paysans, jamais pour lesaider, et, par la force des choses, les vertus des ancêtres, leursolidarité, l’entraide, sont devenues synonymes de survie. Du coup lescommunautés rurales ou indigènes sont redevenues aptes a se passer del’état et voila que ce texte de Magon retrouve une actualité : Un siècleest passé et de nouveau ces communautés font vaciller le pouvoir mexicain!Ne nous y trompons pas, on nous parle de commune de Oaxaca, peut être quecela est semblable, mais il y a une différence de taille entre la communede Paris et celle de Oaxaca, c’est que cette dernière n’est pas isolée.Dans tout l’état de Oaxaca, dans tout le Mexique, les pauvres, lesprolétaires sont solidaires de Oaxaca, parce que le mouvement de Oaxacafait appel a la sensibilité profonde des mexicains, parce que il a commefer de lance ces communautés qui sont la mémoire et la fierté de tout lesexploités. Et Ruiz (le gouverneur PRI déchu) n’a pas la chance de Thiers,les masses paysannes sont contre lui et sont solidaires des citadinsrévoltés. Ces villageois depuis longtemps habitués a l’autonomie sont laforce du mouvement, certainement pas les partis et les syndicats de toutesobédiences, que les mexicains, tirant leur lucidité de leur expériencehistorique, qualifie unanimement de "charros " c’est a dire de pourris.
Tiré du site de la CNT AIT de Toulouse