CENIT portavoz de la regional exterior de la cnt-ait

"SI CADA REFUGIADO ESPAÑOL NARRASE SIMPLEMENTE LO QUE HA VIVIDO, SE LEVANTARÍA EL MÁS EXTRAORDINARIO Y CONMOVEDOR DE LOS MONUMENTOS HUMANOS" FEDERICA MONTSENY, 1978

20 noviembre, 2006

CENIT: Buzón


Lyon, le 17 nov. 06

QUERIDOS COMPAÑEROS,

Je suis la petite-fille de Bartolomé FLORES CANO et Juana (de Mojacar, provincia de Almeria). Mon grand-père était un soldat républicain affilié à la CNT de Lyon et Toulouse.

Il appartenait au bataillon divisionnaire n°11 du 11 corps d’armée du Front de Sègre. Il a été blessé au combat le 22/01/39 à Sanahuja, province de Lérida, suite à l’explosion d’un obus, puis l’hôpital de Berga, de Olot, de Camprodon et suite à la retirada, à l’hôpital des réfugiés de Montpellier. Le 14/04/39, il fut amputé de l’humérus gauche à Marseille. Il fut transféré après aux camps de concentration d’Argelès et Barcarès.

Mon grand-père doit sa survie à Andrés Alonso, interné également à Argelès et Barcarès et andalou lui aussi. Celui-ci a inscrit mon grand-père sur la liste des mineurs de la Croix Rousse à Lyon et a fait le travail qu’il ne pouvait pas faire à cause de ses blessures et de son poids. Il faisait 37 kgs pour 1m 85.

Bartolomé Flores et Andrès Alonso ont fait partie de la résistance clandestine de la Croix Rousse et Vaise et ils allaient très souvent à Toulouse où mon grand-père avait beaucoup de « COMPAÑEROS ».

Ils ont fait tout ce qui a été humainement possible pour sauver ma grand-mère Juana, ma mère alors âgée de 4 ans, mon oncle (7 ans) et la mère de mon grand-père Melchora CANO du camp de RIVESALTES. Malheureusement, ce ne fut pas le cas et c’est terrible pour un fils de n’avoir pas pu sauver sa mère Melchora CANO, jetée dans la fosse commune de Rivesaltes en 1942. Les «préposés aux soins» ont déclaré qu’ils avaient les médicaments mais qu’ils ne lui administreraient pas du fait qu’elle était trop vieille, elle avait 58 ans, elle est morte en prononçant le prénom de ma grand-mère et je tiens à porter à votre connaissance que ma famille a reçu les pires tortures à RIVESALTES.

Le père de mon grand-père BARTOLOME FLORES LOPEZ, maire adjoint du PSOE, expulsait les franquistes qui avaient pris possession des maisons des républicains à Mojacar, a lui été assassiné en 1948.

Mes grands-parents habitaient à Lyon dans le quartier de Vaise, lieu dit «la Cour des Miracles». Mon grand-père, Bartolomé FLORES CANO, est décédé le 10/02/90 suite aux éclats d’obus reçus en 1939 qu’il a gardé dans tout son corps et ma grand-mère, Juana, le 21/11/05 quelques jours après les inondations de Rivesaltes, le lendemain des 30 ans de la mort à Franco et le jour anniversaire de l’assassinat de mon arrière grand-père. Ils reposent ensemble au cimetière de San Boi de Llobregat (Barcelona).

Si je vous écris, c’est pour que l’oubli, n’oublie pas les oubliés car les oubliés eux n’ont jamais pu oublier.
Merci à ANDRES ET ENCARNA ALONSO et à tous les mineurs du tunnel de la Croix -Rousse


Corinne

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